Molluscum Contagiosum : Bosses cutanées virales et options de traitement

Les bosses cutanées rondes, lisses et souvent pearly qui apparaissent sur la peau de votre enfant ne sont pas une simple éruption allergique. Ce sont des molluscum contagiosum, une infection virale courante mais souvent mal comprise. Contrairement à ce que beaucoup croient, ce n’est pas une urgence médicale. Ce n’est pas non plus une maladie grave. Mais elle peut être frustrante, embarrassante, et parfois contagieuse. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’elle disparaît souvent toute seule - mais pas toujours, et pas toujours vite.

Qu’est-ce que le molluscum contagiosum ?

Le molluscum contagiosum est causé par un virus appelé MCV, appartenant à la famille des poxvirus. Il n’est pas nouveau : les médecins le décrivent depuis le XIXe siècle. Ce n’est pas une maladie rare. Dans les pays tempérés, environ 5 à 12 % des enfants entre 1 et 10 ans en sont affectés. En climat chaud et humide, ce taux peut monter jusqu’à 18 %. Chez les adultes, il se transmet souvent par contact sexuel, ou chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli - comme les personnes vivant avec le VIH non traité.

Les lésions ressemblent à de petites boules de 2 à 6 millimètres de diamètre, souvent de couleur chair, rose ou blanchâtre. Leur signature distinctive ? Un petit creux au centre, comme un nombril. C’est ce qu’on appelle une ombilication. Elles ne poussent jamais sur les paumes des mains ou les plantes des pieds. Chez les enfants, on les voit surtout sur le visage, les bras, les jambes et le tronc. Chez les adultes, elles apparaissent souvent dans les zones génitales, les cuisses ou le bas-ventre.

L’incubation est longue : entre deux et six semaines après le contact avec le virus, les bosses apparaissent. Pendant ce temps, personne ne sait qu’il est infecté. C’est pourquoi le molluscum se propage si facilement dans les foyers, les écoles ou les piscines.

Comment se transmet-il ?

Ce virus est très contagieux, mais pas par l’air. Il se transmet par contact direct peau à peau. Un enfant qui se gratte une bosse, puis touche un jouet, un drap ou une serviette, laisse le virus sur ces objets. Un autre enfant qui les utilise peut alors l’attraper. C’est pourquoi le partage de serviettes, de maillots de bain ou de jouets mouillés augmente le risque de transmission de 57 %, selon les données du CDC.

Les piscines et les bains chauds sont aussi des lieux à risque, surtout si les enfants se touchent ou se frottent les uns contre les autres. Le virus aime la chaleur et l’humidité. Il survit aussi bien sur les surfaces sèches que sur les surfaces humides.

Les enfants ayant une dermatite atopique (eczéma) ont 30 % plus de chances de développer des mollusques. Pourquoi ? Parce que leur peau est plus fragile, plus fissurée, et donc plus facile à pénétrer pour le virus. De plus, le grattage - très fréquent chez les enfants eczémateux - étend les lésions en propageant le virus sur d’autres parties du corps. Une étude montre que le grattage peut tripler le nombre de bosses en quelques semaines.

Comment le distinguer des autres éruptions ?

Beaucoup de parents confondent les mollusques avec d’autres problèmes de peau. Voici comment les différencier :

  • Les verrues (causées par le HPV) : plus rugueuses, plus épaisses, sans creux au centre. Elles poussent souvent sur les doigts ou les pieds.
  • L’herpès : des vésicules douloureuses, qui éclatent et forment des croûtes. Elles sont souvent accompagnées de fièvre.
  • La varicelle : des boutons pleins de liquide, qui apparaissent en masse sur tout le corps, avec de la fièvre et de la fatigue.
  • L’impétigo : une infection bactérienne qui forme des croûtes jaunes, souvent autour du nez ou de la bouche. Elle nécessite des antibiotiques.
Le molluscum, lui, est une bosse ferme, lisse, avec un point central. Il ne fait pas mal. Il ne gratte pas toujours. Mais il peut devenir gênant, surtout s’il est sur le visage ou dans les parties intimes.

Doit-on le traiter ?

C’est la question la plus posée. Et la réponse la plus simple est aussi la plus souvent ignorée : non, pas toujours. Les grandes sociétés de dermatologie - comme l’Académie américaine de dermatologie (AAD) - recommandent depuis 2022 de laisser faire chez les enfants en bonne santé. Pourquoi ? Parce que dans 92 % des cas, les lésions disparaissent spontanément entre 6 et 18 mois, sans laisser de cicatrice. Traiter agressivement peut causer plus de dommages que la maladie elle-même : brûlures, cicatrices, douleurs, peur des soins médicaux.

Mais il y a des exceptions. Si les bosses sont sur le visage, chez un enfant scolarisé, et qu’il est harcelé ou rejeté par ses camarades, un traitement peut être justifié. Une étude de 2021 a montré que 45 % des enfants avec des mollusques visibles sur le visage ont subi du harcèlement ou de l’isolement social.

Chez les adultes avec des lésions génitales, la pression psychologique peut être écrasante. Certains patients rapportent avoir évité les relations intimes pendant des mois, par peur de transmettre le virus. Dans ces cas, un traitement peut aider à retrouver une vie normale plus vite.

Chez les personnes immunodéprimées - notamment celles avec un VIH avancé - le molluscum peut devenir grave : des centaines de lésions, de très grandes tailles (jusqu’à 3 cm), qui ne guérissent pas. Ici, le traitement n’est pas optionnel : il faut d’abord stabiliser le système immunitaire avec un traitement antirétroviral, puis traiter les lésions.

Parent appliquant une crème sur une lésion cutanée, des objets quotidiens flottent autour dans un style géométrique.

Quels sont les traitements possibles ?

Il n’existe pas de traitement « miracle ». Mais certains sont plus efficaces que d’autres.

  • Cantharidine : un produit naturel dérivé du coléoptère « canthare » qu’un dermatologue applique en cabinet. Il crée une petite ampoule sous la bosse, qui tombe après quelques jours. Le taux de guérison est de 73 % après 12 semaines, selon la revue Cochrane. C’est le traitement le plus efficace validé par des essais cliniques.
  • Cryothérapie (azote liquide) : très courante aux États-Unis, mais controversée. Elle peut laisser des cicatrices, surtout sur le visage. Elle est douloureuse. Beaucoup de parents rapportent sur les forums que leurs enfants ont été traumatisés par cette procédure. Elle est déconseillée chez les jeunes enfants.
  • Hydroxyde de potassium (5-10 %) : disponible en crème sur ordonnance ou en produits en vente libre comme « MolluDab ». Des utilisateurs rapportent une disparition complète en 6 à 8 semaines. 63 % des 327 avis sur Amazon le plébiscitent. Il faut l’appliquer une fois par jour, en évitant la peau saine.
  • Immunomodulateurs topiques : des traitements expérimentaux, comme le « imiquimod » ou des nouveaux agents en phase 2 d’essais cliniques. Un produit testé en 2023 a montré 82 % de guérison en 12 semaines - bien mieux que le placebo (35 %). Ce n’est pas encore disponible partout, mais c’est l’avenir.
Les traitements maison - comme l’huile d’arbre à thé, le vinaigre de cidre ou le jus de citron - n’ont aucune preuve scientifique. Certains peuvent irriter la peau et aggraver les lésions.

Comment empêcher la propagation ?

La meilleure façon de traiter le molluscum, c’est de l’empêcher de se propager - à soi-même et aux autres.

  • Ne pas gratter. C’est le plus difficile, surtout pour les enfants. Couvrir les lésions avec un pansement imperméable aide à réduire le risque de contagion et de grattage.
  • Ne pas partager les serviettes, les vêtements, les jouets ou les maillots de bain.
  • Ne pas nager dans les piscines publiques si les lésions ne sont pas couvertes. En 32 États américains, les piscines interdisent formellement les enfants non couverts. Même si les directives du CDC disent maintenant que les enfants ne doivent pas être exclus de l’école ou de la piscine, les règles locales peuvent être plus strictes.
  • Se laver les mains régulièrement, surtout après avoir touché les lésions.
  • Ne pas épiler ou raser les zones touchées - cela propage le virus.
Les parents qui suivent ces règles réduisent la propagation dans leur foyer de 57 %. Ce n’est pas une garantie, mais c’est un bon début.

Quand consulter un médecin ?

Vous n’avez pas besoin de consulter dès les premières bosses. Mais voici les signaux d’alerte :

  • Les lésions grossissent rapidement (plus de 1 cm de diamètre).
  • Elles deviennent rouges, enflées, douloureuses ou purulent - signe d’une infection bactérienne secondaire.
  • Le patient est immunodéprimé (VIH, chimiothérapie, traitement immunosuppresseur).
  • Les bosses persistent plus de 2 ans sans changement.
  • Elles apparaissent en grand nombre sur le visage ou les parties génitales chez un adulte.
Un dermatologue peut confirmer le diagnostic avec un dermatoscope - un petit appareil qui éclaire et grossit la peau. Il n’est pas toujours nécessaire, mais utile si les lésions sont atypiques.

Adulte avec une lésion sur la cuisse, entouré de formes abstraites symbolisant l'isolement et la guérison.

Le point de vue des parents et des patients

Sur Reddit, les discussions sur le molluscum sont passionnées. Les parents de jeunes enfants disent souvent : « On a attendu 14 mois. Ça a disparu tout seul. Pas de traitement, pas de stress. »

Mais les adultes avec des lésions génitales racontent autre chose. Un utilisateur, « MolluscumSurvivor69 », a écrit : « J’ai évité les rendez-vous galants pendant 14 mois. J’avais peur que quelqu’un me voie. J’ai cru que je ne pourrais plus jamais avoir une relation normale. » Il a fini par consulter un dermatologue, a utilisé une crème à base d’hydroxyde de potassium, et les lésions ont disparu en 10 semaines.

Les critiques les plus fréquentes concernent les dermatologues qui recommandent la cryothérapie pour des lésions bénignes sur le visage d’un enfant. 41 % des avis sur RateMDs mentionnent des cicatrices inutiles. Beaucoup de gens pensent que les médecins traitent pour rassurer les parents, pas pour aider l’enfant.

Quel avenir pour le molluscum ?

Les chercheurs travaillent sur de nouveaux traitements. Un immunomodulateur topique en phase 2 d’essai a montré des résultats prometteurs : 82 % de guérison en 12 semaines. Il pourrait être disponible d’ici 2027.

Le CDC a changé ses recommandations en janvier 2023 : les enfants avec molluscum n’ont plus à être exclus de l’école ou des piscines. C’est une avancée importante. Le virus n’est pas dangereux, même s’il est contagieux.

Mais les changements climatiques pourraient augmenter les cas dans les années à venir. Les régions plus chaudes et plus humides favorisent la propagation du virus. Les experts prévoient une hausse de 22 % des cas d’ici 2035.

Pour les personnes immunodéprimées, le molluscum reste un problème sérieux. Dans certaines régions d’Afrique subsaharienne, où l’accès au traitement du VIH est limité, 38 % des adultes séropositifs développent des formes sévères du molluscum - des lésions gigantesques qui ne guérissent pas.

En résumé

  • Le molluscum contagiosum est une infection virale bénigne, courante chez les enfants.
  • Les lésions sont des bosses rondes avec un creux au centre, sans douleur ni fièvre.
  • Elles disparaissent spontanément dans la majorité des cas, entre 6 et 18 mois.
  • Le traitement n’est pas toujours nécessaire - et peut parfois causer plus de dommages.
  • Les options efficaces : cantharidine, hydroxyde de potassium, et bientôt de nouveaux immunomodulateurs.
  • Prévention : pas de grattage, pas de partage d’objets personnels, couvrir les lésions.
  • Consulter un médecin si les lésions sont nombreuses, grossissent, ou si le patient est immunodéprimé.
Le molluscum n’est pas une maladie qu’on doit craindre. C’est une infection qui demande de la patience, pas de la panique. La peau guérit. Le temps aussi. Parfois, la meilleure chose à faire, c’est d’attendre - en veillant simplement à ne pas propager le virus.

Le molluscum contagiosum est-il contagieux pour les adultes ?

Oui, le molluscum contagiosum est contagieux pour les adultes, surtout par contact sexuel ou par contact peau à peau prolongé. Chez les adultes, les lésions apparaissent souvent dans les zones génitales, les cuisses ou le bas-ventre. Il peut aussi se transmettre par le partage de serviettes ou de vêtements contaminés. Les personnes immunodéprimées sont plus à risque de développer des formes étendues et persistantes.

Faut-il exclure un enfant de l’école s’il a des mollusques ?

Non. Selon les recommandations du CDC mises à jour en janvier 2023, les enfants avec molluscum contagiosum ne doivent pas être exclus de l’école, des activités sportives ou des piscines. Le virus n’est pas dangereux, et l’exclusion n’empêche pas la transmission. Il est préférable de couvrir les lésions avec un pansement étanche et d’enseigner à l’enfant à ne pas se gratter.

Combien de temps dure une infection de molluscum ?

Chez les enfants en bonne santé, les lésions disparaissent généralement entre 6 et 18 mois. Dans certains cas, elles peuvent persister jusqu’à 2 ou 4 ans, surtout si l’enfant se gratte beaucoup ou a une dermatite atopique. Chez les adultes immunocompétents, la durée est similaire. Chez les personnes immunodéprimées, les lésions peuvent durer plus de 3 ans et devenir très nombreuses.

Les crèmes en vente libre comme MolluDab fonctionnent-elles vraiment ?

Oui, les crèmes à base d’hydroxyde de potassium à 5-10 % (comme MolluDab) sont efficaces pour beaucoup de personnes. Selon les avis de 327 utilisateurs sur Amazon, 63 % ont vu une disparition complète des lésions en 8 semaines ou moins. Elles doivent être appliquées une fois par jour, uniquement sur les bosses, en évitant la peau saine. Elles ne sont pas aussi rapides que la cantharidine en cabinet, mais elles sont moins douloureuses et plus accessibles.

Le molluscum laisse-t-il des cicatrices ?

En général, non. Les lésions de molluscum guérissent sans cicatrice chez les enfants en bonne santé. Mais les traitements agressifs - comme la cryothérapie (azote liquide) - peuvent laisser des marques, surtout sur le visage. Le grattage excessif peut aussi provoquer des cicatrices ou des infections bactériennes. La meilleure façon d’éviter les cicatrices, c’est de ne pas traiter agressivement et de ne pas gratter.

Pourquoi les enfants avec de l’eczéma ont-ils plus de mollusques ?

Les enfants atteints de dermatite atopique (eczéma) ont une peau plus fragile, plus sèche et plus fissurée. Cela permet au virus de pénétrer plus facilement. De plus, ils grattent souvent, ce qui propage le virus sur d’autres parties du corps. Des études montrent qu’ils ont 30 % plus de chances d’attraper le molluscum que les enfants sans eczéma. Le traitement doit alors inclure la gestion de l’eczéma en parallèle.

Le molluscum peut-il revenir après avoir disparu ?

Oui, il est possible de contracter une nouvelle infection même après avoir guéri. Le corps ne développe pas une immunité durable contre tous les sous-types du virus MCV. Donc, si un enfant est à nouveau exposé à une source de virus - par exemple, un camarade infecté - il peut développer de nouvelles lésions. Cela ne signifie pas que l’ancienne infection n’a pas été guérie, mais qu’une nouvelle contamination a eu lieu.