La constipation, c’est quelque chose que presque tout le monde a vécu au moins une fois. Mais quand ça devient récurrent, ça devient plus qu’un simple malaise - c’est une vraie épreuve quotidienne. Heureusement, vous n’avez pas besoin d’une ordonnance pour trouver du soulagement. En pharmacie, vous trouverez une grande variété de remèdes en vente libre : fibres, ramollissants des selles et laxatifs. Mais lesquels fonctionnent vraiment ? Et lesquels peuvent vous causer plus de problèmes qu’ils n’en résolvent ?
Fibres : le premier pas, mais pas toujours suffisant
La plupart des gens commencent par les fibres. C’est logique : on nous répète depuis l’enfance que les légumes, les céréales complètes et les fruits aident à réguler l’intestin. Et c’est vrai - mais seulement si on le fait bien. Les suppléments de fibres comme le psyllium (Metamucil, Citrucel) absorbent l’eau et forment une masse molle et volumineuse qui stimule naturellement les contractions intestinales. Leur efficacité ? Environ 55 % dans les études cliniques, contre 35 % pour un placebo.
Le problème ? Si vous ne buvez pas assez d’eau, la fibre peut au contraire vous bloquer encore plus. Il faut au moins 250 ml d’eau par dose, et au moins 2 litres par jour au total. Sinon, vous risquez une occlusion intestinale. C’est rare, mais ça arrive. Et si vous en prenez trop vite, vous aurez des gaz, des ballonnements, voire des crampes. La clé ? Commencez doucement : 5 g par jour pendant une semaine, puis augmentez progressivement jusqu’à 25-30 g. La plupart des gens ne ressentent aucun effet avant 12 à 72 heures. Ce n’est pas un remède rapide - c’est un changement de routine.
Ramollissants des selles : peu efficaces seuls
Le docusate sodium (Colace) est l’un des produits les plus vendus. Il est censé rendre les selles plus molles en permettant à l’eau et aux graisses de pénétrer dans les matières fécales. Cela semble logique. Mais les données ne soutiennent pas cette idée. Une méta-analyse de 2021 a montré que le docusate n’est que 15 % plus efficace qu’un placebo. Sur WebMD, 62 % des utilisateurs disent qu’il n’a eu aucun effet sur leur constipation.
Il n’est pas dangereux - mais il est presque inutile en tant que traitement unique. Il peut aider dans certains cas spécifiques, comme après une chirurgie ou chez les personnes qui doivent éviter les efforts (ex. : après une hernie ou une fracture), mais il ne doit pas être votre premier choix. Si vous le prenez sans autre mesure, vous perdez du temps et de l’argent. Le prix ? Environ 7 à 15 $ pour 100 gélules. Pour ce prix, vous pourriez acheter une semaine de polyéthylène glycol - et avoir bien plus de résultats.
Laxatifs osmotiques : le choix le plus sûr et le plus efficace
Le polyéthylène glycol (PEG), connu sous les marques MiraLax ou ses équivalents génériques, est le remède le plus recommandé par les gastro-entérologues. L’American Gastroenterological Association (AGA) le classe en catégorie A - le plus haut niveau de preuve - pour le traitement de la constipation chronique. Pourquoi ? Parce qu’il fonctionne, et qu’il est sûr à long terme.
Il agit en attirant l’eau dans l’intestin grâce à une pression osmotique. Pas de contractions violentes. Pas d’irritation. Juste une augmentation douce du volume des selles. L’effet se fait sentir en 1 à 3 jours. L’efficacité ? Entre 65 % et 75 % des patients voient une amélioration nette, contre 35 % avec un placebo. Et contrairement aux autres laxatifs, il peut être pris quotidiennement pendant plusieurs mois sans risque de dépendance ou de lésions intestinales.
Le dosage standard est de 17 g par jour, mélangé à 250 ml d’eau, de jus ou même de thé. Il est inodore, sans goût, et ne provoque pas de crampes. Sur Amazon, MiraLax a une note moyenne de 4,5/5 sur plus de 28 000 avis. Les commentaires les plus fréquents : « Fonctionne doucement », « Pas d’urgence », « Je le prends tous les jours depuis 6 mois ». Le prix ? Entre 12 et 22 $ pour 30 doses. C’est un peu plus cher qu’un stimulant, mais bien moins qu’une ordonnance - et bien plus efficace.
Laxatifs stimulants : rapide, mais à utiliser avec précaution
Si vous avez besoin d’un résultat rapide, les stimulants comme le bisacodyl (Dulcolax) ou la senna (Ex-Lax) sont là. Ils agissent en forçant les muscles de l’intestin à se contracter. Le bisacodyl peut faire effet en 6 à 12 heures (ou en 15 minutes sous forme de suppositoire). La senna, en 8 à 12 heures. C’est le remède d’urgence.
Mais il y a un lourd prix à payer. Entre 25 % et 30 % des utilisateurs rapportent des crampes abdominales intenses. À long terme, ils peuvent endommager les nerfs de l’intestin, conduisant à ce qu’on appelle le « côlon cathartique » - un intestin qui ne peut plus fonctionner sans laxatifs. L’AGA recommande de ne les utiliser que pendant moins d’une semaine. Pourtant, une étude de 2022 a révélé que plus de la moitié des patients les prennent de manière chronique, par erreur.
Sur Reddit, 65 % des utilisateurs de Dulcolax disent qu’il « fonctionne bien, mais avec des crampes désagréables ». Sur Amazon, la note moyenne est de 4,1/5 - plus basse que MiraLax. Et le prix ? 6 à 14 $ pour 30 comprimés. C’est bon pour une urgence, pas pour un traitement quotidien. Ne l’utilisez pas comme première option. Et surtout, ne le combinez jamais avec un autre laxatif sans avis médical.
Laxatifs salins : risques élevés, bénéfices limités
Le lait de magnésie (hydroxyde de magnésium) et le citrate de magnésium agissent rapidement - en 30 minutes à 6 heures. Ils attirent l’eau dans l’intestin comme les osmotiques, mais de façon plus brute. C’est pourquoi ils sont souvent utilisés pour un nettoyage pré-opératoire ou après une intoxication alimentaire.
Le problème ? Ils perturbent fortement l’équilibre électrolytique. Une utilisation répétée peut causer une déshydratation, des crampes musculaires, des battements cardiaques irréguliers, voire des lésions rénales. La Mayo Clinic les déconseille formellement pour un usage régulier. Sur Drugs.com, 28 % des avis négatifs mentionnent « une diarrhée sévère suivie d’une déshydratation ». Le prix est bas - 4 à 15 $ - mais le risque est élevé. Ne les utilisez que pour un soulagement ponctuel, jamais comme traitement quotidien.
Quel remède choisir ? Le guide simple
Voici un plan clair, basé sur les recommandations des meilleurs centres médicaux :
- Commencez par les fibres. Si vous n’en prenez pas encore, essayez 5 g par jour pendant 1 semaine, puis augmentez jusqu’à 25-30 g. Buvez au moins 2 litres d’eau par jour.
- Si ça ne suffit pas, passez au PEG (MiraLax). Prenez 17 g par jour, mélangé à une boisson. Attendez 1 à 3 jours. C’est la meilleure option pour la constipation chronique.
- En cas d’urgence ou d’échec du PEG, utilisez un stimulant (Dulcolax ou senna) pour une seule fois. Ne dépassez pas 7 jours consécutifs.
- Évitez les ramollissants seuls et les laxatifs salins pour un usage régulier. Ils ne valent pas le risque.
Et surtout : si vous n’avez pas de selles après 7 jours de traitement approprié, consultez un médecin. Ce n’est pas normal. Cela peut cacher un problème plus sérieux.
Coût et accessibilité : ce que vous payez vraiment
Les remèdes en vente libre sont abordables. Un mois de fibres coûte entre 8 et 15 $. Un mois de PEG, entre 12 et 22 $. Un mois de stimulants, entre 6 et 14 $. Comparez cela aux médicaments sur ordonnance comme Movantik (14,75 $ par jour) ou Relistor (160 $ par jour). Même les génériques de PEG sont 95 % moins chers.
Et la qualité ? Les produits de marque comme MiraLax, Metamucil ou Dulcolax sont contrôlés par la FDA, et leurs instructions sont claires. Les génériques sont souvent identiques en composition, mais parfois moins précis sur les dosages. Si vous choisissez un générique, vérifiez que le principe actif est bien le même : polyéthylène glycol 3350, docusate sodium, bisacodyl.
Quand consulter un médecin ?
Les remèdes OTC sont excellents pour les épisodes passagers. Mais si vous avez :
- Des selles sanglantes ou noires
- Des douleurs abdominales persistantes
- Une perte de poids inexpliquée
- Une constipation qui dure plus de 3 semaines malgré le traitement
- Des nausées, vomissements ou fièvre
… alors vous avez besoin d’un examen médical. La constipation peut être un symptôme de maladies plus graves : cancer du côlon, hypothyroïdie, neuropathie diabétique, ou obstruction intestinale. Ne laissez pas un remède en vente libre masquer un problème sous-jacent.
Les nouveautés à venir
En 2023, la FDA a approuvé une nouvelle version de MiraLax avec des électrolytes ajoutés - MiraLax Plus - pour aider à prévenir la déshydratation. Et d’ici 2025, des traitements ciblant le microbiote intestinal devraient arriver sur le marché. Ce ne seront pas des laxatifs traditionnels, mais des probiotiques ou des prébiotiques conçus pour rétablir un fonctionnement naturel de l’intestin.
Le futur de la constipation ne sera pas dans les pilules qui forcent, mais dans celles qui réparent. Pour l’instant, le PEG reste le meilleur outil disponible. Simple, efficace, sûr.
Les fibres fonctionnent-elles vraiment pour la constipation ?
Oui, mais seulement si vous les prenez correctement. Les suppléments de fibres comme le psyllium augmentent le volume des selles et stimulent les contractions intestinales. Leur efficacité est d’environ 55 % dans les études cliniques. Mais si vous ne buvez pas assez d’eau (au moins 2 litres par jour), elles peuvent aggraver la constipation ou provoquer une occlusion. Commencez doucement : 5 g par jour, puis augmentez progressivement jusqu’à 25-30 g.
Pourquoi MiraLax est-il recommandé en premier ?
Parce qu’il est à la fois efficace et sûr à long terme. Le polyéthylène glycol attire l’eau dans l’intestin sans irriter les parois. Il n’entraîne pas de dépendance, ni de lésions nerveuses. Des études sur plus de 6 800 patients ont montré qu’il est efficace chez 65 à 75 % des personnes, contre 35 à 45 % pour un placebo. Il est aussi bien toléré, avec seulement 15 à 20 % d’effets secondaires, contre 25 à 35 % pour les stimulants. C’est pourquoi les médecins le recommandent en première ligne.
Puis-je prendre un laxatif stimulant tous les jours ?
Non. Les stimulants comme le bisacodyl ou la senna ne doivent être utilisés que pendant moins d’une semaine. Leur action force les muscles de l’intestin à se contracter, ce qui peut endommager les nerfs au fil du temps. Cela peut conduire à un « côlon cathartique », où l’intestin devient dépendant des laxatifs pour fonctionner. Plus de la moitié des patients qui utilisent ces produits de manière chronique finissent par développer ce problème. Utilisez-les uniquement en cas d’urgence ou si les autres traitements ont échoué.
Le docusate sodium (Colace) est-il inutile ?
Il n’est pas dangereux, mais il est très peu efficace en tant que traitement unique. Une méta-analyse a montré qu’il n’est que 15 % plus efficace qu’un placebo. Sur WebMD, 62 % des utilisateurs disent qu’il n’a eu aucun effet. Il peut aider dans des cas spécifiques - par exemple après une chirurgie ou pour éviter les efforts - mais il ne doit pas être votre premier choix pour traiter la constipation courante. Privilégiez les fibres ou le PEG.
Quand faut-il aller chez le médecin ?
Si vous n’avez pas de selles après 7 jours de traitement OTC approprié, ou si vous avez des symptômes comme des douleurs abdominales persistantes, des selles sanglantes, une perte de poids inexpliquée, des vomissements ou de la fièvre, consultez un médecin. Ces signes peuvent indiquer une maladie sous-jacente comme un cancer du côlon, une obstruction intestinale ou un trouble hormonal. Ne laissez pas un remède en vente libre masquer un problème sérieux.